Ambre

La question qui revient de manière récurrente pour l’ambre est bien celle de savoir s’il s’agit ou non d’une « vraie » pierre ?

La grande encyclopédie des minéraux aux éditions Grund le désigne comme « une résine fossile des sédiments oligocènes et alluvions »…Excusez du peu ! Dans le langage courant (celui que je comprends personnellement le mieux), il s’agit donc de la résine produite par un arbre (le plus souvent un résineux) qui s’est fossilisée au cours des années (50 millions tout de même !). Ses couleurs les plus courantes varient du jaune au brun, avec cependant une exception pour l’ambre gris, qui lui n’est pas d’origine végétale mais d’origine animale, c’est tout simplement du caca de cachalot fossilisé (différents auteurs parlent plus pudiquement de sécrétion intestinale), régulièrement utilisé en…parfumerie ! (et je ne plaisante pas !)

Son origine ne lui confère pas une dureté exceptionnelle, bien au contraire, l’ambre est classé dans les minéraux dits fragiles, de 2 à 2.5 sur l’échelle de Mohs. En vous disant enfin qu’il appartient au système cristallin amorphe, j’en aurai fini avec les données scientifiques.

Selon certains auteurs, la découverte des propriétés électriques de l’ambre remonte à 600 avant J.C.

Cette propriété s’illustre en frottant l’ambre sur un tissu laineux, un phénomène électrostatique produisant alors des étincelles et permettant à l’ambre d’attirer des corps légers. C’est de l’observation de ce phénomène que l’ambre tire son nom grec d’élektron.

La légende raconte que les filles d’Apollon, les Héliades, désespérées à la mort de leur frère Phaéton, pleurèrent tellement que les dieux les transformèrent en peupliers pour les rendre ainsi insensibles à leur deuil. Mais elles continuèrent à pleurer, et ces larmes passant à travers l’écorce de l’arbre et durcissant au soleil produisirent l’ambre.

Cette genèse de l’ambre fait que souvent on y trouve des petits insectes, pris au piège de la résine fraîche et donc collante, et fossilisés en même temps que le support.

Les vertus thérapeutiques de l’ambre

Les vertus thérapeutiques de l’ambre sont multiples et également connues depuis l’Antiquité, en tout cas pour certaines. Les saints hommes, en Inde, pensent que l’ambre protège d’un déséquilibre énergétique. Cette croyance peut évidemment s’expliquer par les propriétés magnétiques de l’ambre décrites ci-dessus. Actuellement, on parle de self-control et d’une meilleure santé physique générale.

Les traditions anciennes relèvent également pour l’ambre des propriétés tonifiantes et aphrodisiaques (avis aux amateurs : n’oubliez pas de passer commande !). Elle protégerait également des effets de la pollution électromagnétique.

Sur le plan physique, en tant que pierre jaune, elle trouve évidemment sa pleine efficacité pour les problèmes du plexus solaire : troubles digestifs liés à la fatigue et au stress, régulation des problèmes de poids, problèmes spécifiques de l’estomac. Elle est aussi un bon adjuvant en cas de diabète, mais aussi pour les migraines et le rhumatisme. Elle soulage l’asthme.

C’est sans doute comme pierre de la dentition chez les bébés qu’elle trouve son plein emploi : pour éviter tout accident, on peut simplement poser un « collier de dentition » dans le lit du nouveau-né, dès la naissance, entre le matelas et l’alèse de protection du lit et l’oublier…Plusieurs témoignages (dont ceux de mes deux petites filles) rapportent que la dentition de l’enfant s’est passée sans fièvre, sans douleur et sans rougeurs des joues.

Sur le plan psychologique, l’ambre renforce la confiance en soi, accroît le sens de la créativité ainsi que l’intuition. Elle est efficace contre la mélancolie, les états dépressifs et les tendances suicidaires.

Dernier clin d’œil : l’ambre de teinte plus orange passerait pour rassurer l’homme sur sa virilité…

Une curiosité : la chambre d’ambre de Saint-Pétersbourg, dont l’histoire est pour le moins…particulière.
On peut admirer actuellement au palais impérial de Saint-Pétersbourg une chambre d’ambre, réalisée à partir de panneaux en ambre sculpté.

C’est le roi de Prusse, Frédéric 1er, qui commanda ce travail en 1701, travail qui allait nécessiter pas moins de 10.000 kg d’ambre brut. Douze panneaux de 3.69 m. sur 1.77 m. furent sculptés pour le souverain, qui était convaincu du pouvoir magique de l’endroit ainsi conçu : la chambre d’ambre effacerait et réparerait les outrages du temps sur le corps de ceux qui s’y tiendraient ! « La Chambre d’Ambre » était donc une sorte de fontaine de jouvence.

Au décès de son père, Frédéric Guillaume, nouveau roi de Prusse mit fin à ce travail colossal, estimé de la pure folie. Par la suite, l’empereur fit cadeau des panneaux au tsar de Russie Pierre 1er. En 1743, la fille du tsar les fit utiliser pour aménager une de ses chambres au palais hivernal de Saint-Pétersbourg. Malheureusement, pendant l’occupation allemande de la Russie, les panneaux furent démontés et prirent le chemin de l’Allemagne, où leur trace se perd dans les suites de l’après-guerre

C’est une reconstitution débutée en 1976 qui est actuellement visitée au palais hivernal.

Et que celui ou celle qui profite de la vertu des panneaux me le dise tout de suite