Améthyste, amétrine et citrine

Pourquoi avoir choisi de vous présenter simultanément ces trois pierres qui, à l’œil, offrent des aspects autant différents que complémentaires ?

Pour plusieurs raisons dont la première est le lien entre les couleurs qu’elles revêtent chacune. Le violet profond de l’améthyste se retrouve pour partie dans l’amétrine, qui conjugue à ce violet le jaune de la citrine. Tout pourrait être dit après ces quelques mots, mais les analogies ne s’arrêtent pas là.

amethyste
(Source image: Wiki des bijoutiers)

Un bel exemple d’améthyste.

Quels sont les différences entre l’améthyste, l’amétrine et la citrine ?

Ces trois pierres, bien différenciées dans la littérature, ont en commun leur composition chimique : SiO2, c’est-à-dire le dioxyde de silicium qui est la composition de base de ce que l’on peut supposer être la plus grande famille minéralogique : les silicates. En effet l’oxygène et le silicium sont respectivement les premier et deuxième constituants par ordre d’importance de la lithosphère (couche superficielle du globe terrestre). La dureté des trois pierres en cause est donc la même : 7 sur l’échelle de Mohs (échelle organisant la hiérarchie de la dureté des minéraux : degré 1 = dureté la plus faible représentée par le talc et degré 10 = dureté la plus élevée représentée par le diamant). Elles relèvent aussi toutes les trois du même système cristallin, le système rhomboédrique.

Alors, me direz-vous, en quoi ces pierres sont-elles différentes ? Eh bien pour une fois, leur différence est perceptible à l’œil nu : c’est la couleur.

Les « hasards » de l’existence font qu’en plus, ces deux couleurs que sont le jaune et le violet sont dites complémentaires dans la gamme chromatique. Ce qui veut dire que ce qu’il manque à l’une est apporté par l’autre…

L’amétrine

L’amétrine représente alors l’équilibre entre l’améthyste et la citrine. Ce qui manque à l’améthyste dans le domaine de l’action et ce qui manque à la citrine dans le domaine de la spiritualité

Une amétrine, en partie violette, en partie jaune.

ametrine

Mais comment se fait-il, me direz-vous maintenant, qu’une même composition chimique d’un minéral peut présenter des couleurs différentes ?

Il faut tout d’abord savoir qu’un rayon de lumière blanche contient toutes les couleurs du spectre lumineux. Quand ce rayon traverse un minéral, il se répand et se brise dans les structures microscopiques de la pierre et à la sortie, il quitte la pierre en étant chargé d’une autre couleur. Ce phénomène est appelé dispersion de la lumière, ou interférence.

Un autre phénomène était à l’œuvre quand le rayon de lumière blanche a traversé le minéral : il s’agit du phénomène d’absorption. En effet, le minéral va retenir ou absorber une partie de la lumière qui le traverse, et à la sortie, la lumière aura pris une longueur d’onde différente, et par là même, une autre couleur.

C’est cette fréquence des ondes émises que perçoit notre œil, de l’infrarouge à l’ultra-violet.

C’est ainsi que la couleur des minéraux n’est en général pas fonction de leur seule composition chimique, mais résulte davantage de causes physiques (comme la présence d’inclusions étrangères ou de phénomènes de diffraction de la lumière) ou chimiques (comme la présence de petites quantités d’autres éléments).

Dans le cas de l’améthyste, on retrouve la présence de doses infimes de fer et dans la citrine, on relève des traces de fer, d’aluminium et de lithium. Ces mini différences chimiques vont bien sûr, elles aussi, avoir une influence sur la couleur de la pierre.

La citrine

citrine

Un dernier point, ô combien difficile à aborder, est celui des…arnaques.

Comme vous le savez peut-être, le monde minéral, une fois sa structure chimique décodée, fait parfois l’objet de contrefaçons…Ainsi va le monde, et le profit financier est souvent prétexte à certaines manipulations.

Une de ces manipulations consiste à chauffer une améthyste jusqu’à une température « critique » qui va provoquer un changement durable de sa couleur.

C’est ainsi que naissent les citrines d’un jaune flamboyant que l’on trouve en général dans le commerce : il s’agit en fait d’améthystes chauffées. Une citrine naturelle se reconnaît à une couleur jaune beaucoup plus « discrète » pouvant même parfois s’apparenter à un gris jaune, nettement moins agréable à l’œil.

Voilà, tout est dit (ou presque) sur ces trois pierres qui constituent chacune à sa façon un élément incontournable de la lithothérapie. Je ne m’étendrai pas ce mois-ci sur les caractéristiques thérapeutiques de ces pierres bien connues.